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20/03/2014

Delphine Batho toujours opposée au diesel

"Complémentarité entre le nucléaire et les énergies renouvelable" mais Haro sur le diesel. Delphine Batho était reçue sur la chaîne Itlélé mardi 18 Mars 2014 dans le cadre de l'émission "L'Invité".

Au lendemain de l'unique journée de circulation alternée dans Paris et les communes de la grande couronne, l'ex-ministre de l'Ecologie et du Développement Durable était l'invitée sur Itélé du journaliste Olivier Galzi. La députée des Deux-Sèvres a été d'abord interrogée sur les questions d'actualité, notamment l'intrusion de militants écologistes dans une centrale nucléaire, puis à propos de diverses réactions politiques à cet événement. Delphine Batho a ensuite réagi aux questions d'Olivier Galzi au sujet de la pollution de l'air des jours précédents.

"Le nuage de pollution de ces derniers jours, il est essentiellement lié à la circulation automobile"

Un avis de pollution aux particules fines a en effet été émis par les autorités compétentes dès l'apparition des premiers rayons de soleil et après trois mois de pluie il était demandé aux français de rester chez eux. Jeudi 13 mars, une carte de France était diffusée sur les chaînes d'info, montrant une prévision de pollution pour plus de la moitié du pays. Une alerte rouge d'un niveau juste inférieur au niveau maximal plutôt inquiétante. Pour l'ex-ministre, cette pollution est essentiellement liée à la circulation automobile.

Lors de son entretien avec Olivier Galzi, Delphine Batho a indiqué être en faveur d'une "complémentarité entre le nucléaire et les énergies renouvelables" et, comme on peut le constater à partir de la 4e minute de la vidéo, la députée s'est vivement exprimée contre la motorisation diesel, selon elle "cancérigène". Ne prenant pas en compte les chiffres de l'ADEME indiqués par le journaliste d'Itélé (circulation automobile 14%, chauffage 31%, industrie 31%) ni la possibilité d'une pollution qui viendrait d'Allemagne à cause de la combustion du charbon, Delphine Batho a déclaré : "...Faut arrêter d'aller chercher des excuses et des prétextes qui sont, excusez-moi l'expression, bidons, sur la pollution qui viendrait d'ailleurs".



Mes remarques :
Les écologistes se sont battus durant des années pour mettre en évidence ce qui heureusement ne fait plus aucun doute maintenant, à savoir que n'importe quelle pollution d'envergure (eau, air, radioactivité) n'a pas de frontières, qu'elle peut juste être ralentie ou déviée par les courants (air, eau) ou le relief. Avec les vents, du sable vient parfois d'Afrique du Nord jusqu'en Normandie.
Il n'est pas question ici de l'empreinte carbone, ni des polluants de l'air, on fait feu sur les particules fines. Un problème réel. Mais.
Qu'a-t-on vu ? Le premier jour de soleil, vous arrivez pour prendre votre voiture le matin, on vous dit qu'il y a de la pollution. Honte à ceux, et ils ne sont pas la majorité, qui se lèvent à 4h ou 5h du matin pour vous ! Ils ne sont vraiment pas raisonnables de rouler avec une vieille voiture diesel. Pas plus que les chauffeurs routiers ni même les péniches sur la Seine. On constatait une absence de vent les premiers jours de la semaine avec un vrai beau temps et de la chaleur. Puis, par l'effet de cette chaleur un réchauffement du sol gorgé par les fortes pluies de ces derniers mois, provoquant du brouillard.
Qu'il y ait eu des retombées de poussières fines (notamment sur les voitures) est incontestable et que les gouttelettes de brume aient contenu des poussières selon les endroits n'est pas impossible (c'est même habituel). Attribuer tout cela aux automobiles, dont le parc n'a jamais été aussi neuf (et répondant de facto aux normes EuroV) 60% (?) de la carte de France, y compris les forêts, lacs, champs, n'est pas raisonnable. Delphine Batho s'en prend aux diesel, précisant (sauf erreur) une seule fois "les vieux diesel". Et elle s'oppose aux Bonus de l'Etat. Ici, soit c'est aux bonus d'avant - ceux ayant permis aux propriétaires d'un ancien d'en changer pour un aux normes sinon ils l'auraient gardés - et il est un peu tard, soit c'est au bonus de maintenant qu'elle s'oppose, celui qui ne représente plus que quelques dizaines d'euros.
L'ex-ministre n'a pas non plus précisé pour les hybrides diesel, comme chez PSA. Rares vieux diesel, nouveaux avec filtres ou hybrides diesel, les met-elle tous sur le même plan ? Compte tenu de l'aversion de Mme Batho pour les diesels, ne parlons donc pas du chauffage au fuel, ni dans les habitations ni dans l'industrie. Enfin, n'importe qui effectuant des achats au supermarché, à la supérette ou par Internet a une forte possibilité que les produits aient été livrés ou qu'il soient livrés par un camion ou un véhicule léger roulant au diesel. A réfléchir.

17/02/2014

Rationnel ou consommateur, un électeur différent

La forte abstention aux élections est-elle un désert civique ? La reconnaissance - partielle - du vote blanc va-t-elle diminuer cette abstention ? Face à la quasi récession économique et aux crises connexes, les électeurs doivent-ils utiliser le bulletin de vote de façon rationnelle et/ou consumériste plutôt que pour des considérations idéologiques ?

Pour mieux comprendre, voici un extrait de l'introduction d'une étude consacrée au sujet "Dans le contexte des transformations des systèmes de valeurs (...) on voit émerger un électeur nouveau, non plus déterminé par ses appartenances sociales (classes sociales) et culturelles (religion), mais qui se déterminerait lui-même de manière autonome et libre en fonction de ses propres capacités de raisonnement. (...) l'électeur rationnel ou consommateur..."

Ailleurs, dans ce document de Roland Cayrol, on peut lire que "Le choix n’engage l’électeur que superficiellement (souvent, il ne s’en souviendra plus l’année suivante), et pas pour bien longtemps : au prochain scrutin, s’il a le sentiment que « les promesses n’ont pas été tenues », (...) Au mythe de l’électeur autonome, rationnel, a succédé la réalité (le mythe, aussi ?) du « nouvel électeur » – consommateur, indécis et changeant, sensible au bombardement des médias et sondages de la « démocratie d’opinion », ballotté par le bruit médiatique et sondagier."
 
Et selon Thomas Guénolé "...la représentativité de plus en plus faible des élus de la République fournit alors les termes d’un procès en illégitimité et en déficit démocratique dans le pire des contextes. (...) Résoudre ce problème de légitimité nécessite de rendre le vote obligatoire. Deux conceptions s’affrontent traditionnellement en la matière. La première considère le vote comme un droit, à la rigueur comme un devoir moral, mais dont la responsabilité est laissée à chacun face à sa conscience. Elle conduit en pratique à l’électeur-consommateur, libre de souscrire à l’offre politique ou de s’en désintéresser."

Devant la pression fiscale directe et indirecte des ménages (+ lire aussi), la "rationnalité" qui serait utilisée par ce type d'électeur/électrice consommateur/trice ne doit elle pas être entendue comme la prépondérance du choix d'un ratio coût/avantage sur l'idéologie d'un parti politique x ou y ? Ne rejetant pas les partis mais sélectionnant plutôt l'offre partisane ou les promesses d'un candidat en fonction de son porte-monnaie. Autrement dit une décision de vote réduite principalement à un aspect d'ordre économique.